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ASSIFARNOLD
29 octobre 2006

MUNSTER ET NOTRE ANCETRE

BAIL Passé par Claude ARNOLD avec l’ABBAYE DE MUNSTER en 1648

pour la Ferme de FESSENECK

Dans le n° 3 de novembre 1981 de notre bulletin familial BONJOUR LES COUSINS (1), il nous avait été possible, de donner la traduction d’un bail passé entre l’Abbaye de MUNSTER et Claude ARNOLD concernant la cense de SCHWEINSBACH en 1651.  Nous pensions alors que c’était le premier bail que Claude avait souscrit avec l’Abbaye qui l’employait, or, il n’en était rien, grâce à la ténacité de notre ami André GANTER et à celle de M. SCHNUBEL,  furent  retrouvés  bien d’autres documents concernant la vie de notre ancêtre sur les terres de MUNSTER et en particulier un  bail de 1648 concernant la Ferme du FESSENECK.

Nous apprenons donc par ce dernier que notre ancêtre prit à ferme la métairie de FESSENECK et devait y faire son premier séjour jusqu’en 1651,  date à laquelle il serait « muté » à SCHWEINSBACH… Deux lieux que nous avons visités,  lors de notre dernière COUSINADE  des 7 et 8  mai 2005 et que nous avions déjà eu la joie de visiter en 1985, puis en 1990..

Voici donc la phrase d’introduction présentant ce document (traduction Lucienne LAPOINTE)  :

« Le 28 mars 1648 le VESSENECK a été donné à ferme à Clade ARNOLDT de CHARBEVILLÉ aux conditions suivantes » :

Cette présentation suggère quelques réflexions : tout d’abord l’amusante germanisation de GERBEVILLER en CHARBEVILLÉ, mais qui ne laisse aucun doute sur l’identité du métayer. Puis, bien que l’abbaye de MUNSTER ne soit désignée que par le terme de GOTLESHAUS c’est à dire « LA MAISON DE DIEU », nous savons que FESSENECK était une de ses très anciennes possessions.

Au 9ème siècle, Louis le PIEUX dota ce couvent de biens dans la vallée ST GREGOIRE où se trouvaient de nombreuses fermes dont le FESSENECK jouxtant le couvent, quant à l’abbé qui gérait celui-ci en cette fin de la guerre de TRENTE ans, on sait qu’il portait le patronyme BLASER et était connu pour son affabilité, sa compétence à une époque de ravages et d’exactions. (Ludvig OHL: Geschichte der Stadt Munster)

Le contrat entre l’Abbaye et notre ancêtre fut rédigé le 28 MARS 1648. Quelques mois plus tard, furent signés les traités de paix mettant fin à la guerre de trente ans, sans en effacer les conséquences néfastes.

C’est dans  une période difficile, dans une vallée ravagée que Clade ARNOLDT s’occupa de la ferme du FESSENECK à des conditions très précises …

Nous en donnons l’analyse, non pas dans l’ordre où elles se présentent, mais selon leur nature.

Nous retiendrons tout d’abord que le bail débute à la SAINT GEORGES et se terminera à la SAINT GEORGES avec l’obligation pour l’une et l’autre des parties de donner congé trois mois à l’avance.

La ferme elle-même, sera remise en état par l’Abbaye et le métayer sera tenu de la quitter dans l’état où il l’aura trouvée

Chacune des parties mettra à disposition la moitié du bétail et aura la jouissance de la moitié du beurre, du fromage et des veaux. Il en sera de même des porcs pour la nourriture desquels, le couvent remettra au métayer deux rézeaux de son chaque semaine. Le porcher sera payé en commun par celui-ci et l’Abbaye. Celle-ci payera également un jeune pâtre que le fermier devra entretenir de la façon la moins coûteuse. En retour, il recevra 4 rézeaux de blé. Les fruits dans les vergers du couvent et autour de la métairie devront être récoltés avec grand soin et la moitié scrupuleusement remise aux moines. On parle également d’une dîme à laquelle le métayer aura droit en payant la redevance selon la coutume. Il devra faucher l’herbe sur les prés du couvent avec l’aide de ses domestiques et devra avoir grand soin de la volaille qu’on mettra à sa disposition et dont la nourriture lui viendra également du couvent.

En fin de bail il est signalé que le 4 mai eut lieu le partage des bêtes entre Clade ARNOLDT et le métayer précédent Diebolt HERZOG. Il revenait à notre ancêtre 5 vaches, 2 veaux de deux ans, un veau de 3 mois et un de 5 semaines, 2 grandes truies, 3 jeunes porcs et 3 porcelets. Mais comme lui-même, possédait 7 vaches laitières, il en prêtait une au couvent contre 3 FLORINS et la moitié d’un veau (sic) !

Tels furent les arrangements conclus honnêtes et corrects, nous semble-t’il, alors que Clade ARNOLDT allait avoir 25 ans, était père de famille de trois enfants et marié à Maria SEIFFERLIN..

Tous les descendants du couple connaissent aujourd’hui le problème posé par cette union. En 1658 dans l’inventaire de Barthélemy SEIFFERLIN, le père de Marie, elle est dite « partie pour la Suisse sans plus donner signe de vie depuis 16 ans » - inventaire publié dans nos anciens bulletins et que nous re-publierons prochainement – Cependant d’autres documents révèlent que dès 1644, elle prenait à ferme certaines dîmes dans la vallée de MUNSTER ( A.GANTER BERGHA  Spécial ARNOLD 1981)

Il est vraisemblable qu’elle quitta KRUTH après le décès de sa mère en 1643 et le remariage de son père. Nous pouvons nous imaginer que son union avec un de ces lorrains mal vus de la population autochtone, fut cause de la mésentente familiale…

Un second document, découvert par Monsieur SCHNUBEL et daté du 4 mai 1651, vient compléter ce premier bail, le nuancer. C’est l’acte par lequel se fit le transfert du bétail de FESSENECK entre un nouveau métayer et notre ancêtre qui allait s’établir dans la cense de SCHWEINSBACH…

Il s’agit d’un ensemble de 20 bêtes adultes et de 12 jeunes animaux. Deux bœufs noirs et blancs de 4 et 3 ans tenaient compagnie à 18 vaches laitières. Toutes les vaches portaient un nom : ainsi l’une s’appelait HURGIG c’est à dire « LESTE » ou « RAPIERE », une autre FREUND donc « AMI » une troisième WEISSKOPF c’est à dire « TETE BLANCHE ».

Comme pour les jeunes bêtes, leur pelage était indiqué,  ainsi que leur âge approximatif selon qu’elles avaient  ou non  vêlé. Le jeune bétail est partagé en deux groupes : le premier comprenant bouvillons et génisses appartenant à la ferme dès avant Noël, le second,  plus important, se composant  des animaux qui y étaient depuis Noël.

Alors qu’avant cette période FESSENECK ne possédait qu’un jeune taureau et quatre génisses, après cette date son troupeau s’était accru de 7 bouvillons désignés par leur poil et couleur (selon une remarque marginale en français).  L’un se présente en pelage noir, l’autre en pelage fauve, l’autre en gris souris : MAUSFARB. Un autre encore est noir à la tête blanche. On parle également d’un jeune taureau entièrement jaune, d’un autre à l’échine noire et blanche, mais un peu faible, d’un autre de 3 semaines tétant encore la mère. S’y ajoutaient deux génisses noires à la tête blanche, une troisième fauve à la queue blanche.

A propos de ce bétail, on note en marge et en français d’une autre main « ce papier doit servir d’instruction quel grand soing il faut avoir du bétail de Fesseneck »

Puis les ustensiles usuels dans une ferme sont indiqués. Par exemple une baratte, un tamis pour passer le lait, un grand chaudron de 150 litres, 16 formes à pressurer le fromage, des seaux, une table et une voiture ! Est mentionné également le partage des fromages en présence de Franen MADLEN, probablement l’épouse du nouveau métayer.

En bas est indiqué que Clade ARNOLDT emportait un récipient, et  un tonneau pour le beurre.

Ce second document ne parle ni de la ferme, ni des obligations du nouveau métayer…

M.A.T

(1) – Bulletin familial semestriel français BONJOUR LES COUSINS (Travail de traduction des baux : Lucienne Lapointe)

RUINES_DE_L_ABBAYE_03

RUINES_DE_L_ABBAYE_DE_MUNSTER_01

Ruines de l'Abbaye Catholique de MUNSTER (photos Catherine BALLAND ASS.IF.ARNOLD) tous droits réservés.

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