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ASSIFARNOLD
14 septembre 2011

Le CDHF et les ODEURS.....

Quel titre me direz-vous ?

Le dernier S.A.V (SAVEURS ALSACIENNES VAGABONDES) de septembre du CDHF met en avant dans son Musée Virtuel les ODEURS DE LA VILLE au temps de nos ancêtres..

C'est ainsi que l'on apprend que la ville était un concentré de puanteurs (d'r Gstànck der Gestanck)

Les rues et les ruelles, dont le paysage ne fut entrepris que très progressivement à partir de la fin du XVIe siècle étaient boueuses. C'était un mélange d'eau croupie, de terre et de sable, de crottin et autres déjections... De temps à autre, comme ce fut le cas notamment à Mulhouse, on les asséchait quelque peu avec du gravier ou de la paille... écrit le rédacteur de cet article..

On imagine aisément l'état de ces rues, ruelles que fréquentaient tous les jours nos aïeux, mais en étaient-il seulement conscients ? Ils utilisaient même la rue pour satisfaire "leurs besoins naturels", aussi peut-on se poser la question ? Outre toutes ces nauséabondes reliques, ne jetaient-ils pas aussi leurs ordures - parfois du haut de leur fenêtre ouverte à tous vents - y déversaient leurs eaux usées, voir le contenu du pot de chambre, mais y élevaient également leur basse-cour et même leurs cochons qui divaguaient alors librement et y laissaient - eux aussi - leurs excréments !! Sans compter le fumier des autres animaux ...

A Mulhouse, une auberge comptant parmi les meilleures de la ville et donnant sur la place de l'hôtel de ville, comportait sur l'arrière une étable : le purin s'écoulait dans les caniveaux et polluait - on s'en doute -régulièrement les puits de la rue. En 1637, la ville imposa malgré tout à l'aubergiste Hans Gaspar ZACHARIAS, de surélever le sol de cette étable et de détourner l'écoulement du purin. Il eut ordre également de grillager les fenêtres de son auberge afin d'empêcher les clients de déverser leurs "eaux sales" dans la rue...

Nous le constatons nos ancêtres manquaient vraiment d'hygiène, et à toutes ces mauvaises odeurs s'ajoutaient encore celles des nombreuses activités artisanales telles que les TANNERIES, TEINTURERIES qui comportaient pour ses dernières des produits à base d'urine... ces odeurs fortes, fétides, se chargeaient en outre de celles des abattoirs installés aussi en ville...

Sans compter, l'envahissement à partir du XIXe siècle, avec le développement de l'industrie et la généralisation des machines à vapeur, des fumées d'usine... Difficile dans ces conditions d'imaginer la qualité de l'air que l'on respirait à Mulhouse et dans ses environs proches, ville qui comptait alors "cent cheminées d'usine"...

Les odeurs de la ville nous le constatons étaient loin d'être purs et pourtant les habitants trouvaient alors "l'air le plus pur"... le plus respirable ! Il faut dire que l'on y humait également les odeurs de cuisine, de feu de bois et de chandelle...  Certains bourgeois aisés ou les hommes d'Eglise se faisaient construire de petits jardins clos où ils cultivaient des espèces odoriférantes et assainissaient leur demeure au moyen de fumigations...

Mais qu'en était-il de la campagne ?

Les ruraux étaient malgré tout un peu mieux privilégiés quant aux odeurs ... Pourquoi ? Parce qu'ils passaient la plupart de leur temps à l'air libre, à travailler dans les champs et leur environnement étaient liées aux occupations de la ferme..

Pourtant ils abritaient malgré tout dans leur entourage très proche leurs animaux d'élevage, voire même sous leur propre toit... Le tas de fumier se trouvait lui aussi bien souvent devant la maison au dessus de la fosse à purin - à ce propos permettez-moi de vous raconter cette anecdote qui m'est survenue lorsque j'avais à peu près 10 ans :

Une de mes amies du village de mes grands parents possédait une ferme juste en face de chez eux ... Un beau jour, elle m'invite à entrer dans l'étable pour voir les animaux : mal m'en a pris, ne voyant nullement clair dans ce lieu clos sans fenêtre, je ne vis pas la fosse à purin se trouvant juste à l'entrée de l'étable et flop ! tombait dedans (heureusement à pieds joints) jusqu'aux épaules.... Mes hurlements heureusement attirèrent mes parents pas très loin de là et l'on m'en sortit avec force précaution... pour me plonger entièrement dans la fontaine où ma grand mère nettoyait le linge et heureusement à deux pas de là ! - Inutile de vous dire que cette expérience est restée traumatisante pour moi et que jamais plus je ne suis entrée dans une étable où l'on n'y voyait pas plus que dans un tunnel....

J'en ris aujourd'hui mais si j'étais tombée la tête la première ... je pense que je ne serais pas ici pour vous raconter cette aventure !

Et pourtant à la campagne l'on acceptait et l'on supportait aisément toutes ces odeurs... D'ailleurs qui ne se souvient pas de ces odeurs de foins, de lait, d'animaux et bien sûr de purin dans ces campagnes ... D'ailleurs les étables étaient nettoyées tous les jours et la litière des animaux renouvelée... Mais les jets de bouse qui ne manquaient pas de se produire lors de la vidange des fosses me fait rappeler une autre anecdote ...

Mon grand-père qui habitait ODEREN et était jardinier de métier au château de Wesserling, nous racontait souvent que lorsqu'il était jeune il participait à des kermesses au village et qu'il y avait toujours une course organisée où les jeunes du village se produisaient en chemise éclatante de blancheur : il leur fallait alors porter sur le dos une gratz (sorte de hotte de vendangeur) dans laquelle l'on avait mis du purin bien frais et bien odorant.... et les jeunes devaient ainsi harnacher courir pendant plusieurs mètres en essayant de ne RIEN renverser de leur chargement !! Peine perdue ... La belle chemise blanche se transformait bien vite en une chose immonde et tachetée de multiples pigments dont vous imaginez aisément la provenance !!

Voilà comment s'amusaient nos ancêtres autrefois...

Voilà un bel article que je vous recommande signé : Bernard GRUNENWALD pour le groupe "Wàs esch dàs ?" - n°25 CDHF Septembre 2011 S.A.V. pages 677 à 680 -

M.A.T.

jpg GRATZ

Une gratz de vendangeur..

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